Soirée Vidéo: Hommage à Yves Robert

(Programme du 12.07.2002 )


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le vendredi 10 mai 2002, le metteur en scène, acteur et producteur Yves Robert s'est éteint à Paris suite à une hémorragie cérébrale. Il avait 81 ans.
Né le 19 juin 1920 à Saumur dans une famille modeste, il sera dès l'âge de 12 ans et jusqu'à ses 20 ans typographe.
C'est à la Libération qu'il découvre la scène en devenant un des fervents animateurs du Cabaret de la Rose Rouge à Paris dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés. Celui-là même où se produisent déjà Les Frères Jacques.
L'amour de la scène et de la représentation sont là qui ne le quitteront plus jamais.

Parallèlement il se lance dans le cinéma, on le voit par exemple dans " Les grandes manœuvres " de René Clair en 1955 ou encore dans " Les truands " de Carlo Rim en 1956.
Acteur reconnu c'est cependant dans la réalisation qu'il connaitra la consécration. Surtout grâce à ses comédies " à la française ", où l'on retrouve un humour décalé et bon enfant des situations de groupe. Ainsi Les hommes ne pensent qu'à ça (1953), Ni vu ni connu (1957) et La famille Fenouillard (1960) le font connaître du grand public.
Puis vient la consécration avec en 1962 La guerre des boutons qui obtiendra un succès mondial. L'anecdote veut qu'il se soit juré étant écolier et après avoir lu le livre de Louis Pergaud d'en faire un film. Celui-ci fit à l'époque le plus grand succès de recette et remporta le Prix " Jean Vigo ".
A partir de 1969 il se consacre de plus en plus à la production et à la réalisation. Peut-être, peut-il sembler à certains qu'il éparpille son talent au détriment du comédien. Un sens inné du comique dans l'intention du geste, mime étonnant dont l'autorité est alliée à une fantaisie débridée, où l'ironie, la malice, l'humour le goût du canular et le sens du rythme le disputent à la tendresse et l'émotion. On déplore qu'Yves Robert joue moins souvent, lui qui a fait revivre dans une cinquantaine de films des personnages hauts en couleurs, truculents, picaresques, " braves " ou " énormes " mais toujours vrais.

Yves Robert est de ceux qui ont besoin de tous les moyens d'expression. Chef d'une grande famille cinématographique il a besoin d'aimer et d'être aimé pour créer son film où passe toujours la chaleur humaine.
Parmi ses autres grands succès rappelons si besoin est Le grand blond avec une chaussure noire (1973), Un éléphant ça trompe énormément (1976) ou encore Nous irons tous au Paradis (1977).
Nombres de comédies où l'amitié et l'esprit d'équipe, d'unicité et de partage tenaient un rôle majeur. Tout comme dans la vie où Yves Robert concevait l'amitié sans faille, faite de rires et de larmes, de joies et de peines. Ses films n'étaient en somme que la traduction de son fort intérieur et de sa conception unique et comique de la vie.
D'ailleurs ne dit-on pas de lui " qu'il n'a cessé de pratiquer la fraternité des planches et des plateaux "...
Citons aussi son adaptation des romans de Marcel Pagnol La gloire de mon père et Le château de ma mère en 1990.
Montparnasse Pondichéry en 1994 sera sa dernière réalisation bien qu'il continue d'apparaître dans les films de ses amis.
C'est d'ailleurs en 1998 qu'il tiendra son dernier rôle dans " Disparus " de Gilles Bourdos.
Parallèlement il fonde avec sa femme Danièle Delorme, qu'il rencontre en 1951 et épouse en 1956, la maison de production " La Guéville ".
© CaméraPress Cinéphil <http://www.camerapress.fr/personnalites/261.cfm>