Soirée Vidéo: Hommage à Yves Robert
Le
vendredi 10 mai 2002, le metteur en scène, acteur et producteur Yves
Robert s'est éteint à Paris suite à une hémorragie
cérébrale. Il avait 81 ans.
Né le 19 juin 1920 à Saumur dans une famille modeste, il sera
dès l'âge de 12 ans et jusqu'à ses 20 ans typographe.
C'est à la Libération qu'il découvre la scène en
devenant un des fervents animateurs du Cabaret de la Rose Rouge à Paris
dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés. Celui-là même
où se produisent déjà Les Frères Jacques.
L'amour de la scène et de la représentation sont là qui
ne le quitteront plus jamais.
Parallèlement
il se lance dans le cinéma, on le voit par exemple dans " Les grandes
manuvres " de René Clair en 1955 ou encore dans " Les
truands " de Carlo Rim en 1956.
Acteur
reconnu c'est cependant dans la réalisation qu'il connaitra la consécration.
Surtout grâce à ses comédies " à la française
", où l'on retrouve un humour décalé et bon enfant
des situations de groupe. Ainsi Les hommes ne pensent qu'à ça
(1953), Ni vu ni connu (1957) et La famille Fenouillard (1960) le font connaître
du grand public.
Puis
vient la consécration avec en 1962 La guerre des boutons qui obtiendra
un succès mondial. L'anecdote veut qu'il se soit juré étant
écolier et après avoir lu le livre de Louis Pergaud d'en faire
un film. Celui-ci fit à l'époque le plus grand succès de
recette et remporta le Prix " Jean Vigo ".
A
partir de 1969 il se consacre de plus en plus à la production et à
la réalisation. Peut-être, peut-il sembler à certains qu'il
éparpille son talent au détriment du comédien. Un sens
inné du comique dans l'intention du geste, mime étonnant dont
l'autorité est alliée à une fantaisie débridée,
où l'ironie, la malice, l'humour le goût du canular et le sens
du rythme le disputent à la tendresse et l'émotion. On déplore
qu'Yves Robert joue moins souvent, lui qui a fait revivre dans une cinquantaine
de films des personnages hauts en couleurs, truculents, picaresques, "
braves " ou " énormes " mais toujours vrais.
Yves
Robert est de ceux qui ont besoin de tous les moyens d'expression. Chef d'une
grande famille cinématographique il a besoin d'aimer et d'être
aimé pour créer son film où passe toujours la chaleur humaine.
Parmi
ses autres grands succès rappelons si besoin est Le grand blond avec
une chaussure noire (1973), Un éléphant ça trompe énormément
(1976) ou encore Nous irons tous au Paradis (1977).
Nombres de comédies où l'amitié et l'esprit d'équipe,
d'unicité et de partage tenaient un rôle majeur. Tout comme dans
la vie où Yves Robert concevait l'amitié sans faille, faite de
rires et de larmes, de joies et de peines. Ses films n'étaient en somme
que la traduction de son fort intérieur et de sa conception unique et
comique de la vie.
D'ailleurs ne dit-on pas de lui " qu'il n'a cessé de pratiquer la
fraternité des planches et des plateaux "...
Citons
aussi son adaptation des romans de Marcel Pagnol La gloire de mon père
et Le château de ma mère en 1990.
Montparnasse
Pondichéry en 1994 sera sa dernière réalisation bien qu'il
continue d'apparaître dans les films de ses amis.
C'est d'ailleurs en 1998 qu'il tiendra son dernier rôle dans " Disparus
" de Gilles Bourdos.
Parallèlement
il fonde avec sa femme Danièle Delorme, qu'il rencontre en 1951 et épouse
en 1956, la maison de production " La Guéville ".
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